Evandre

Lecture cursive de textes latins et grecs

0950 0988 Faut-il croire les oracles

Polybe est mort de mort naturelle



Œdipe Roi 950-988 : Faut-il croire les oracles ?

Texte grec


ΟΙ.

Ὦ φίλτατον γυναικὸς Ἰοκάστης κάρα, 950

τί μ ΄ ἐξεπέμψω δεῦρο τῶνδε δωμάτων;

ΙΟ.

Ἄκουε τἀνδρὸς τοῦδε, καὶ σκόπει κλύων

τὰ σέμν ΄ ἵν ΄ ἥκει τοῦ θεοῦ μαντεύματα.

ΟΙ.

Οὗτος δὲ τίς ποτ ΄ ἐστί, καὶ τί μοι λέγει;

ΙΟ.

Ἐκ τῆς Κορίνθου, πατέρα τὸν σὸν ἀγγελῶν 955

ὡς οὐκέτ ΄ ὄντα Πόλυβον , ἀλλ ΄ ὀλωλότα.

ΟΙ.

Τί φῄς, ξέν ΄ ; αὐτός μοι σὺ σημήνας γενοῦ.

ΑΓΓΕΛΟΣ

Εἰ τοῦτο πρῶτον δεῖ μ ΄ ἀπαγγεῖλαι σαφῶς,

εὖ ἴσθ ΄ ἐκεῖνον θανάσιμον βεβηκότα.

ΟΙ.

Πότερα δόλοισιν; ἢ νόσου ξυναλλαγῇ; 960

ΑΓ.

Σμικρὰ παλαιὰ σώματ ΄ εὐνάζει ῥοπή.

ΟΙ.

Νόσοις ὁ τλήμων, ὡς ἔοικεν, ἔφθιτο.

ΑΓ.

Καὶ τῷ μακρῷ γε συμμετρούμενος χρόνῳ.

ΟΙ.

Φεῦ φεῦ, τί δῆτ ΄ ἄν, ὦ γύναι, σκοποῖτό τις

τὴν Πυθόμαντιν ἑστίαν, ἢ τοὺς ἄνω 965

κλάζοντας ὄρνις, ὧν ὑφηγητῶν ἐγὼ

κτενεῖν ἔμελλον πατέρα τὸν ἐμόν; ὁ δὲ θανὼν

κεύθει κάτω δὴ γῆς, ἐγὼ δ ΄ ὅδ ΄ ἐνθάδε

ἄψαυστος ἔγχους - εἴ τι μὴ τὠμῷ πόθῳ

κατέφθιθ ΄ · οὕτω δ ΄ ἂν θανὼν εἴη ΄ ξ ἐμοῦ . 970

Τὰ δ ΄ οὖν παρόντα συλλαβὼν θεσπίσματα

κεῖται παρ ΄ Ἅιδῃ Πόλυβος ἄξι ΄ οὐδενός.

ΙΟ.

Οὔκουν ἐγώ σοι ταῦτα προὔλεγον πάλαι;

ΟΙ.

Ηὔδας· ἐγὼ δὲ τῷ φόβῳ παρηγόμην.

ΙΟ.

Μὴ νῦν ἔτ ΄ αὐτῶν μηδὲν ἐς θυμὸν βάλῃς. 975

ΟΙ.

Καὶ πῶς τὸ μητρὸς λέκτρον οὐκ ὀκνεῖν με δεῖ;

ΙΟ.

Τί δ ΄ ἂν φοβοῖτ ΄ ἄνθρωπος, ᾧ τὰ τῆς τύχης

κρατεῖ, πρόνοια δ ΄ ἐστὶν οὐδενὸς σαφής ;

εἰκῇ κράτιστον ζῆν, ὅπως δύναιτό τις.

Σὺ δ ΄ εἰς τὰ μητρὸς μὴ φοβοῦ νυμφεύματα· 980

πολλοὶ γὰρ ἤδη κἀν ὀνείρασιν βροτῶν

μητρὶ συνηυνάσθησαν· ἀλλὰ ταῦθ ΄ ὅτῳ

παρ ΄ οὐδέν ἐστι, ῥᾷστα τὸν βίον φέρει.

ΟΙ.

Καλῶς ἅπαντα ταῦτ ΄ ἂν ἐξείρητό σοι,

εἰ μὴ ΄ κύρει ζῶσ ΄ ἡ τεκοῦσα· νῦν δ ΄ ἐπεὶ 985

ζῇ, πᾶσ ΄ ἀνάγκη, κεὶ καλῶς λέγεις, ὀκνεῖν.

ΙΟ.

Καὶ μὴν μέγας γ ΄ ὀφθαλμὸς οἱ πατρὸς τάφοι.

ΟΙ.

Μέγας, ξυνἱημ ΄ · ἀλλὰ τῆς ζώσης φόβος.

Œdipe Roi 950-988 : Faut-il croire les oracles ?

Traduction au plus près du texte


ŒDIPE

Ô tête très chère de ma femme Jocaste, 950

Pourquoi m’as-tu fais venir ici, depuis ce palais ?

JOCASTE

Écoute cet homme, et considère, en l’entendant,

Où vont les oracles vénérables du dieu.

ŒDIPE

Mais qui est cet homme, et que veut-il me dire ?

JOCASTE

<il est> de Corinthe, pour annoncer que ton père 955

Polybe, n’existe plus, mais est mort.

ŒDIPE

Que dis-tu , étranger ? toi-même, signifie-le moi.

MESSAGER

Si <c’est> cela d’abord <qu’> il me faut annoncer clairement,

Sache bien qu’il est parti, <bel et bien> mort.

ŒDIPE

Est-ce sous l’effet de ruses, ou bien de l’atteinte d’une maladie ? 960

MESSAGER

Une petite impulsion renverse les vieux corps.

ŒDIPE

Sous l’effet des maladies, le malheureux, à ce qu’il semble, s’est consumé.

MESSAGER

Oui, et aussi, limité par les bornes d’une longue existence.

ŒDIPE

Hélas ! hélas ! pourquoi donc, femme, considérerait-on

Le foyer prophétique de Delphes, ou , là-haut, 965

Les oiseaux qui crient, selon les indications desquels (lesquels indiquants), moi,

J’allais tuer mon père ? or celui-ci, mort,

Est enfermé là-dessous, sous la terre, et moi qui suis là,

Je n’ai pas touché une épée – à moins que, par mon regret,

Il n’ait été complètement consumé ; ainsi alors, il serait mort de mon fait. 970

En tout cas, <c’est> en emportant avec lui les oracles présents

<qu’>il repose chez Hadès, Polybe, <oracles> indignes de considération.

JOCASTE

N’est-ce pas moi qui te prédisais cela depuis longtemps ?

ŒDIPE

Tu le disais ; mais moi, j’étais égaré par la peur.

JOCASTE

Ne jette plus rien de ces choses-là dans ton cœur.. 975

ŒDIPE

Et comment ne me faut-il pas craindre le lit de ma mère ?

JOCASTE

Que pourrait craindre un homme, pour lequel le hasard

Règne en maître, et pour lequel la prévoyance de rien n’est claire ?

Le plus fort est de vivre à son gré (ou : au hasard), comme on peut.

Mais toi, n’aie pas peur , pour le mariage avec ta mère : 980

Car nombreux déjà également, parmi les mortels, dans leurs rêves,

Sont ceux qui se sont unis à leur mère ; mais celui pour lequel ces choses

Ne comptent pour rien, supporte facilement la vie.

ŒDIPE

Tout cela serait parfaitement bien dit par toi,

Si elle n’était pas vivante, celle qui m’a engendré ; mais en réalité, puisqu’elle 985

Vit, il est nécessaire, même si tu parles bien, de craindre.

JOCASTE

Et pourtant, la tombe de ton père est précieuse comme ta prunelle.

ŒDIPE

Précieuse, je suis d’accord ; mais la peur de la vivante <me tient> 988



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