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Lecture cursive de textes latins et grecs

50e51a Prosopopée des Lois (3)

Nul n'est l'égal de ses parents



Criton 50 e-51a : Prosopopée des Lois (3)

Nul n’est l’égal de ses parents


(50 e) (...) « Εἶεν· ἐπειδὴ δὲ ἐγένου τε καὶ ἐξετράφης καὶ ἐπαιδεύθης, ἔχοις ἂν εἰπεῖν πρῶτον μὲν ὡς οὐχὶ ἡμέτερος ἦσθα καὶ ἔκγονος καὶ δοῦλος αὐτός τε καὶ οἱ σοὶ πρόγονοι; καὶ εἰ τοῦθ ΄ οὕτως ἔχει, ἆρ ΄ ἐξ ἴσου οἴει εἶναι σοὶ τὸ δίκαιον καὶ ἡμῖν, καὶ ἅττ ΄ ἂν ἡμεῖς σε ἐπιχειρῶμεν ποιεῖν, καὶ σοὶ ταῦτα ἀντιποιεῖν οἴει δίκαιον εἶναι; Ἢ πρὸς μὲν ἄρα σοι τὸν πατέρα οὐκ ἐξ ἴσου ἦν τὸ δίκαιον καὶ πρὸς τὸν δεσπότην εἴ σοι ὢν ἐτύγχανεν, ὥστε ἅπερ πάσχοις ταῦτα καὶ ἀντιποιεῖν, οὔτε κακῶς ἀκούοντα ἀντιλέγειν οὔτε τυπτόμενον (51a) ἀντιτύπτειν οὔτε ἄλλα τοιαῦτα πολλά· πρὸς δὲ τὴν πατρίδα ἄρα καὶ τοὺς νόμους ἐξέσται σοι, ὥστε, ἐάν σε ἐπιχειρῶμεν ἡμεῖς ἀπολλύναι δίκαιον ἡγούμενοι εἶναι, καὶ σὺ δὲ ἡμᾶς τοὺς νόμους καὶ τὴν πατρίδα καθ ΄ ὅσον δύνασαι ἐπιχειρήσεις ἀνταπολλύναι, και φήσεις ταῦτα ποιῶν δίκαια πράττειν, ὁ τῇ ἀληθείᾳ τῆς ἀρετῆς ἐπιμελόμενος;


Vocabulaire dans l'ordre du texte :


ἐκ-τρέφω (aor passif ἐξετράφην) : élever, nourrir

ἔχω* + infinitif : pouvoir

οὐχί = οὐκ, οὐχ, οὐ

ἡμέτερος,α,ον : notre

ἔκ-γονος, ου (ὁ) : le fils, l'enfant

δοῦλος, ου (ὁ) : l'esclave

πρό-γονος, ου (ὁ) : ancêtre, parent

οὕτως ἔχει : il en est ainsi

ἆρα : est-ce que ?

ἐξ ἴσου (ἴσος,η,ον) : à égalité (égal)

οἴομαι : penser, croire

δίκαιον, ου (τό) : le droit, la justice

ἅττα = ἅτινα (ὅσ-τις) quoi que ( quel que)

ποιεῖν τί τινα : faire qqch à qqn

ἀντι - : préverbe = en retour

ἄρα : alors, donc

δεσπότης, ου (ὁ) : le maître

τυγχάνω* + ὤν : se trouver, être

ὥστε : de telle sorte que, de telle manière que

ὅς-περ, ἥ-περ, ὅ-περ : qui précisément

πάσχω* : éprouver, subir, souffrir; être (heureux, malheureux)

κακῶς ἀκούω : être injurié

τύπτω : frapper, battre

πατρίς,ίδος (ἡ) : patrie

ἔξεστι + Δ : il est permis, possible

καθ ΄ ὅσον δύναμαι autant que je le peux

ἀληθείᾳ (τῇ) : en vérité

ἀρετή, ῆς (ἡ) : la vertu

ἐπι-μέλομαι + Γ :avoir soin de, s'occuper de



Vocabulaire par ordre de fréquence :

Fréquence 1

κακῶς ἀκούω : être injurié

ἀληθείᾳ (τῇ) : en vérité

ἀντι - : préverbe = en retour

ἄρα : alors, donc

ἆρα : est-ce que ?

ἀρετή, ῆς (ἡ) : la vertu

ἅττα = ἅτινα (ὅσ-τις) quoi que ( quel que)

δίκαιον, ου (τό) : le droit, la justice

δοῦλος, ου (ὁ) : l'esclave

ἔξεστι + Δ : il est permis, possible

ἔχω* + infinitif : pouvoir

οὕτως ἔχει : il en est ainsi

ἡμέτερος,α,ον : notre

ἐξ ἴσου (ἴσος,η,ον) : à égalité (égal)

καθ ΄ ὅσον δύναμαι autant que je le peux

οἴομαι : penser, croire

ὅς-περ, ἥ-περ, ὅ-περ : qui précisément

οὐχί = οὐκ, οὐχ, οὐ

πάσχω* : érpouver, subir, souffrir; être (heureux, malheureux)

πατρίς,ίδος (ἡ) : patrie

ποιεῖν τί τινα : faire qqch à qqn

πρό-γονος, ου (ὁ) : ancêtre, parent

τυγχάνω* + ὤν : se trouver, être

ὥστε : de telle sorte que, de telle manière que

Fréquence 2

δεσπότης, ου (ὁ) : le maître

ἐπι-μέλομαι + Γ :avoir soin de, s'occuper de

Fréquence 3

τύπτω : frapper, battre

Ne pas apprendre

ἔκ-γονος, ου (ὁ) : le fils, l'enfant

ἐκ-τρέφω (ἐξετράφην) : élever, nourrir


Questions :

Établissez le champ lexical de la filiation, et commentez-le.

L'ironie

Grammaire :

Les proposition consécutives.



Criton 50 e-51a

Prosopopée des Lois (3) Traduction au plus près du texte

Nul n’est l’égal de ses parents


" Soit ; et après que tu es né, as été élevé et as été éduqué, pourrais-tu d’abord prétendre que tu n’étais pas notre rejeton et notre esclave en même temps, à la fois toi et tes ascendants ? et, s’il en est ainsi, est-ce que tu crois que le droit soit à égalité pour toi et pour nous, et, toutes les choses que nous pouvons entreprendre de te faire, nous, crois-tu que tu as, toi aussi, le droit de faire ces choses en retour ? Est-ce que d’une part donc, en ce qui concerne ton père, – et en ce qui concerne ton maître si tu te trouvais en avoir un -, tu n’avais pas le droit, à égalité, de [manière à] lui faire en retour les choses que tu subissais , ni de lui répondre , étant grondé, ni de le frapper en retour, étant frappé, ni de nombreuses autres choses de ce genre ; d’autre part , en ce qui concerne ta patrie donc et les lois, cela te sera permis, de telle manière que, si nous entreprenons, nous, de t’anéantir en estimant que c’est juste, toi aussi, tu entreprendras en retour de nous anéantir, nous les lois et la patrie, dans la mesure de tes moyens, et tu affirmeras, faisant cela, accomplir des choses justes, toi, homme qui te soucies en vérité de la vertu ? "


Traduction d’H Petitmangin, ed de Gigord, Paris, 1936

« Eh bien, une fois mis au monde, élevé et instruit dans ces conditions, pourrais-tu tout d’abord prétendre que tu ne nous appartiens pas à la fois comme né de nous et comme notre esclave, toi-même ainsi que tes ascendants ? Et s’il en est ainsi, crois-tu donc être sur le pied d’égalité avec nous et avoir le droit d’user de représailles pour tous les traitements que nous pourrions te faire subir ? (51a) Quand il s’agissait de ton père, tu admets bien que tu n’avais pas les mêmes droits que lui ; ni non plus à l’égard de ton maître si tu en avais un. Ce qu’il te faisais subir, tu ne le lui faisais pas subir à son tour ; et s’il te grondait, tu ne le grondais pas toi-même ; s’il te battait, tu ne lui rendais pas les coups et ainsi de suite pour bien d’autres choses. Et quand il s’agit de la patrie et des lois, prétendras-tu être sur un pied d’égalité ? Prétendras-tu que si nous essayons de te faire périr en estimant que c’est justice, toi de ton côté tu pourras essayer , dans la mesure de tes forces, de nous faire périr, nous, la patrie et les lois, et affirmeras-tu que, ce faisant, tu restes dans ton droit ? Toi surtout qui te préoccupes sincèrement de la vertu ? »

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