Evandre

Lecture cursive de textes latins et grecs

0045 0062 La Sphynx

Oedipe, Jocaste et leurs enfants



Euripide : les Phéniciennes v 45-61

Oedipe résout l’énigme de la Sphynx et accomplit son destin


« ... Ὡς δ ΄ ἐπεζάρει 45

Σφὶγξ ἁρπαγαῖσι πόλιν ἐμός τ΄ οὐκ ἦν πόσις,

Κρέων ἀδελφὸς τἀμὰ κηρύσσει λέχη,

ὅστις σοφῆς αἴνιγμα παρθένου μάθοι,

τούτῳ συνάψειν λέκτρα . Τυγχάνει δέ πως

μούσας ἐμὸς παῖς Οἰδίπους Σφιγγὸς μαθών · 50

καὶ σκῆπτρ ΄ ἔπαθλα τῆσδε λαμβάνει χθονός.

Γαμεῖ δὲ τὴν τεκοῦσαν οὐκ εἰδώς, τάλας,

οὐδ ΄ ἡ τεκοῦσα παιδὶ συγκοιμωμένη.

Τίκτω δὲ παῖδας παιδὶ δύο μὲν ἄρσενας,

Ἐτεοκλέα κλεινήν τε Πολυνείκους βίαν 55

κόρας τε δισσάς · τὴν μὲν Ἰσμήνην πατὴρ

ὠνόμασε, τὴν δὲ πρόσθεν Ἀντιγόνην ἐγώ.

Μαθὼν δὲ τἀμὰ λέκτρα μητρῴων γάμων

ὁ πάντ ΄ ἀνατλὰς Οἰδιπους παθήματα,

ἐς ὄμμαθ ΄ αὑτοῦ δεινὸν ἐμβάλλει φόνον, 60

χρυσηλάτοις πόρπαισιν αἱμάξας κόρας. »


Vocabulaire dans l’ordre du texte :

ἐπι-ζαρέω,ῶ : +A fondre sur, désoler

ἁρπαγῆ, ῆς () : avidité, pillage, exaction, ravage

πόσις, ιος () : l’époux

ἀδελφός,οῦ () : le frère

κηρύττω (= κηρύσσω) : faire proclamer par la voix du héraut, faire annoncer

λέχος,ους (τό) : le lit nuptial, la couche

ὅστις, ἥτις, ὅ τι : celui qui, celle qui, ce qui

σοφός,,όν : sage, savant

πάρθενος,ου () : la vierge

συν-άπτω : lier, allier

λέκτρον,ου (τό) : le lit, la couche

τυγχάνω + participe : se trouver + infinitif

πως : de quelque façon, en quelque manière

μοῦσα,ης () : 1) la muse ; 2) le chant (métonymie)

μανθάνω (μαθήσομαι, ἔμαθον, μεμάθηκα) : savoir

σκῆπτρον, ου (τό) : bâton, sceptre

ἔπ-αθλον,ου (τό) : le prix de la lutte, la récompense (attr du COD)

χθών, χθονός () : la terre, la contrée

λαμβάνω : prendre, recevoir

γαμέω,ῶ : se marier, épouser

τίκτω ( ἔτεκον) : engendrer

εἰδώς, ότος (εἰδυῖα, ας ; εἰδός, ότος): sachant, en connaissance de cause

τάλας, ταλαῖνα, τάλαν : malheureux

συγ-κοιμάομαι,ῶμαι : coucher avec

ἄρσην, ενος : mâle

κλεινός,,όν : glorieux

βία,ας () : la force

κόρη, ης () : 1) la jeune fille, la fille ; 2) la pupille, l’oeil .

δισσός,,όν : double, désuni

ὀνομάζω : nommer

πρόσθεν : auparavant, avant

μητρῴος, α,ον : maternel

sous-entendre au vers 59 ὄντα

ἀνατλάς : forme de participe aoriste au nominatif : ayant supporté, qui a (ou avait) supporté.

παθήμα,ατος (τό) : souffrance, maladie, accident , vicissitude

ὄμμα,ατος (τό) : l’oeil

δεινός,,όν : terrible, horrible

φόνος,ου () : meurtre, assassinat, massacre, carnage

ἐμ-βάλλω : jeter dans

χρυσηλάτος,η,ον : en or ouvragé

πορπή, ῆς () : l’agrafe

αἰμάσσω (ᾔμαξα) : ensanglanter


Vocabulaire à apprendre, par ordre de fréquence :

Fréquence 1

ἀδελφός,οῦ () : le frère

δεινός,,όν : terrible, horrible

εἰδώς, ότος (εἰδυῖα, ας ; εἰδός, ότος): sachant, en connaissance de cause

κόρη, ης () : la jeune fille, la fille 

λαμβάνω : prendre, recevoir

μανθάνω (μαθήσομαι, ἔμαθον, μεμάθηκα) : savoir

ὅστις, ἥτις, ὅ τι : celui qui, celle qui, ce qui

πόσις, ιος () : l’époux

σοφός,,όν : sage, savant

τάλας, ταλαῖνα, τάλαν : malheureux

τίκτω ( ἔτεκον) : engendrer

τυγχάνω + participe : se trouver + infinitif

φόνος,ου () : meurtre, assassinat, massacre, carnage

χθών, χθονός () : la terre, la contrée

fréquence 2 :

βία,ας () : la force

γαμέω,ῶ : se marier, épouser

ἐμ-βάλλω : jeter dans

λέκτρον,ου (τό) : le lit, la couche

λέχος,ους (τό) : le lit nuptial, la couche

ὄμμα,ατος (τό) : l’oeil

πάρθενος,ου () : la vierge

πρόσθεν : auparavant, avant

fréquence 3 :

ἄρσην, ενος : mâle

κλεινός,,όν : glorieux

ὀνομάζω : nommer

πως : de quelque façon, en quelque manière

συν-άπτω : lier, allier

fréquence 4 :

δισσός,,όν : double, désuni

κηρύττω (= κηρύσσω) : faire proclamer par la voix du héraut, faire annoncer








Comparaison de traductions v45-61 : quels sont les points forts de chacune des deux traductions?


Berguin-Duclos 1966 Garnier-frères (Garnier-Flammarion T. 3 p 224)


Or la Sphinge s'était abattue sur la cité qu'elle ravageait. Mon mari n'étant plu, Créon, mon frère, par la voix du héraut met ma couche en jeu et s'engage à m'unir à celui qui expliquera l'énigme de la Vierge rusée. Il se trouve que mon fils Œdipe explique les vers de la Sphinge. Il est fait roi de ce pays et reçoit comme prix de sa victoire le sceptre de cette terre. Il épouse celle qui l'a mis au monde, sans le savoir, le malheureux! Et, sans le savoir, sa mère couche avec son fils.

Je donne des enfants à mon fils, deux mâles, Etéocle et l'illustre et vaillant Polynice, et deux filles. L'une, son père l'a appelée Ismène; l'autre, l'aînée, a reçu de moi le nom d'Antigone. Mais, apprenant que mon lit est celui de sa mère et de son épouse, Œdipe, qui porte le poids de toutes les souffrances, tourne contre ses propres yeux une main cruelle et avec des agrafes d'or ensanglante ses prunelles.


Gravil-Mauroy-Pauliat Magnard 1983


Or, comme la Sphinx par ses ravages désolait la cité et que mon époux n'était plus, Créon, mon frère, fit par héraut annoncer qu'il unirait sa couche à qui saurait les énigmes de la vierge savante. Et il advint par hasard que mon enfant Œdipe sut ses chants, et pour prix il reçut le sceptre de cette terre. Et il ne savait pas qu'il épousait, le malheureux, celle qui l'avait mis au monde, celle qui l'avait mis au monde ne savait pas qu'elle couchait avec son fils.

A mon enfant je donne deux enfants mâles, Etéocle et la force glorieuse de Polynice, et deux filles ; leur père nomma l'une Ismène, moi celle d'avant Antigone.

Quand il sut que ma couche était celle d'une mère épousée, Œdipe, l'homme aux mille misères, porta une mort terrible à ses yeux en ensanglantant ses prunelles avec des agrafes d'or.



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