Evandre

Lecture cursive de textes latins et grecs

0675 0707 Phérès répond à son fils

Agôn (2) Colère du père outragé



Alceste 675-707 (agôn 2)

Phérès répond à Admète

ΦΕΡΗΣ

Ὦ παῖ, τίν ΄ αὐχεῖς, πότερα Λυδὸν ἢ Φρύγα

κακοῖς ἐλαύνειν ἀργυρώνητον σέθεν ;

Οὐκ οἶσθα Θεσσαλόν με κἀπὸ Θεσσαλοῦ

πατρὸς γεγῶτα γνησίως ἐλεύθερον ;

Ἄγαν ὑβρίζεις, καὶ νεανίας λόγους

ῥίπτων ἐς ἡμᾶς οὐ βαλὼν οὕτως ἄπει.

Ἐγὼ δέ σ ΄ οἴκων δεσπότην ἐγεινάμην

κἄθρεψ ΄ , ὀφείλω δ ΄ οὐχ ὑπερθνῄσκειν σέθεν ·

οὐ γὰρ πατρῷον τόνδ ΄ ἐδεξάμην νόμον,

παίδων προθνῄσκειν πατέρας, οὐδ ΄ Ἑλληνικόν.

Σαυτῷ γάρ, εἴτε δυστυχής, εἴτ ΄ εὐτυχής,

ἔφυς · ἃ δ ΄ ἡμῶν χρῆν σε τυγχάνειν, ἔχεις.

Πολλῶν μὲν ἄρχεις, πολυπλέθρους δέ σοι γύας

λείψω· πατρὸς γὰρ ταῦτ ΄ ἐδεξάμην πάρα.

Τί δῆτά σ ΄ ἠδίκηκα ; τοῦ σ ΄ ἀποστερῶ ;

Μὴ θνῇσχ ΄ ὑπὲρ τοῦδ ΄ ἀνδρός, οὐδ ΄ ἐγὼ πρὸ σοῦ.

Χαίρεις ὁρῶν φῶς · πατέρα δ ΄ οὐ χαίρειν δοκεῖς ;

Ἦ μὴν πολύν γε τὸν κάτω λογίζομαι

χρόνον, τὸ δὲ ζῆν σμικρόν, ἀλλ ΄ ὅμως γλυκύ.

Σὺ γοῦν ἀναιδῶς διεμάχου τὸ μὴ θανεῖν,

καὶ ζῇς παρελθὼν τὴν πεπρωμένην τύχην,

ταύτην κατακτάς · εἶτ ΄ ἐμὴν ἀψυχίαν

λέγεις, γυναικός, ὦ κάκισθ ΄ , ἡσσημένος,

ἣ τοῦ καλοῦ σοῦ προὔθανεν νεανίου ;

Σοφῶς δ ΄ ἐφηῦρες ὥστε μὴ θανεῖν ποτε,

εἰ τὴν παροῦσαν κατθανεῖν πείσεις ἀεί

γυναῖχ ΄ ὑπὲρ σοῦ· κᾆτ ΄ ὀνειδίζεις φίλοις

τοῖς μὴ θέλουσι δρᾶν τάδ ΄ , αὐτὸς ὢν κακός ;

Σίγα· νόμιζε δ ΄ , εἰ σὺ τὴν σαυτοῦ φιλεῖς

ψυχήν, φιλεῖν ἅπαντας · εἰ δ ΄ ἡμᾶς κακῶς

ἐρεῖς, ἀκούσῃ πολλὰ κοὐ ψευδῆ κακά·

ΧΟΡΟΣ

Πλείω λέλεκται νῦν τε καὶ τὸ πρὶν κακά ·

παῦσαι δέ, πρέσβυ, παῖδα σὸν κακορροθῶν.


Alceste 675-707 (agôn 2)

Phérès répond à Admète

Phérès

Mon enfant, qui as-tu l'outrecuidance - est-ce un Lydien ou un Phrygien, 675

Acheté à prix d'argent, <et> à toi ? - de malmener par tes sales <paroles>?

Ne sais-tu pas que je suis Thessalien, et né d'un père

Thessalien, de naissance légitime, libre?

Tu te conduis avec trop d'insolence, et, en jeune homme qui jette des mots

Contre nous, en nous ayant frappé, tu ne partiras pas ainsi. 680

Hé! C'est moi qui t'ai engendré comme maître de cette demeure

Et t'ai nourri, et je n'ai pas le devoir de mourir à ta place !

Car je n'ai pas reçu cette loi-là comme loi ancestrale,

À savoir que les pères meurent pour leurs enfants, ni comme loi grecque.

Car c'est pour toi-même que, soit heureux, soit malheureux, 685

Tu es né; et tout ce qu'il te fallait obtenir de nous, tu le possèdes.

Tu gouvernes de nombreuses personnes, et pour toi, des champs de plusieurs arpents

Je laisserai; car de mon père, ces choses-là, je les ai reçues.

Alors, en quoi t'ai-je causé du tort? De quoi t'ai-je dépouillé?

Ne meurs pas à la place de l'homme que voici, et moi non plus pour toi. 690

Tu te réjouis de voir la lumière; et crois-tu que ton père ne s'en réjouit pas?

Ah oui, c'est sûr, je le penses long, certes, le temps de là-

Dessous, et court, le fait de vivre, mais <si> doux cependant…

Toi, en tout cas, tu as lutté sans pudeur pour ne pas mourir,

Et tu vis en ayant transgressé le sort fixé par le destin, 695

Après l'avoir assassinée, elle; et après ça, c'est de ma lâcheté

Que tu parles, misérable, plus faible qu'une femme,

Qui pour toi, le beau jeune homme, est morte ?!

Quelle belle sagesse que d'avoir inventé le moyen de ne jamais mourir,

Si tu persuades chaque fois la femme présente à tes côtés de mourir 700

À ta place; et après ça tu insultes les êtres chers

Qui ne consentent pas à faire ces choses-là, alors que toi-même tu es un salaud!

Tais-toi! Et réfléchis que, si toi, tu aimes ta propre

Vie, tous les autres l'aiment; et si, de nous, tu parles

Comme un salaud, tu en entendras beaucoup, des saletés, et pas volées (litt pas des mensonges) 705

Coryphée Trop de saletés ont été dites, maintenant et avant:

Cesse donc, vieillard, de faire ce sale tapage contre ton enfant.


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