0911 0949 Apollon se joue de Jocaste
Le messager de Corinthe : Polybe mort
Œdipe Roi v 911-949 : texte grec
Apollon se joue de Jocaste
ΙΟ.
Χώρας ἄνακτες, δόξα μοι παρεστάθη 911
ναοὺς ἱκέσθαι δαιμόνων, τάδ ΄ ἐν χεροῖν
στέφη λαβούσῃ κἀπιθυμιάματα.
Ὑψοῦ γὰρ αἴρει θυμὸν Οἰδίπους ἄγαν
λύπαισι παντοίαισιν · οὐδ ΄ ὁποῖ ΄ ἀνὴρ 915
ἔννους τὰ καινὰ τοῖς πάλαι τεκμαίρεται,
ἀλλ ΄ ἔστι τοῦ λέγοντος, ἢν φόβους λέγῃ .
Ὅτ ΄ οὖν παραινοῦσ ΄ οὐδὲν ἐς πλέον ποῶ,
πρὸς σ ΄ , ὦ Λύκει ΄ Ἄπολλον, ἄγχιστος γὰρ εἶ,
ἱκέτις ἀφῖγμαι τοῖσδε σὺν κατεύγμασιν, 920
ὅπως λύσιν τιν ΄ ἡμὶν εὐαγῆ πόρῃς ·
ὡς νῦν ὀκνοῦμεν πάντες ἐκπεπληγμένον
κεῖνον βλέποντες ὡς κυβερνήτην νεώς.
ΑΓΓΕΛΟΣ
Ἆρ ΄ ἂν παρ ΄ ὑμῶν, ὦ ξένοι, μάθοιμ ΄ ὅπου
τὰ τοῦ τυράννου δώματ΄ ἐστὶν Οἰδίπου; 925
μάλιστα δ ΄ αὐτὸν εἴπατ ΄ , εἰ κάτισθ ΄ , ὅπου.
ΧΟ.
Στέγαι μὲν αἵδε, καὐτὸς ἔνδον, ὦ ξένε·
γυνὴ δὲ μήτηρ ἥδε τῶν κείνου τέκνων.
ΑΓ.
Ἀλλ ΄ ὀλβία τε καὶ ξὺν ὀλβίοις ἀεὶ
γένοιτ ΄ , ἐκείνου γ ΄ οὖσα παντελὴς δάμαρ. 930
ΙΟ.
Αὕτως δὲ καὶ σύ γ ΄, ὦ ξένε· ἄξιος γὰρ εἶ
τῆς εὐεπείας οὕνεκ ΄ . Ἀλλὰ φράζ ΄ ὅτου
χρῇζον ἀφῖξαι χὤ τι σημῆναι θέλων.
ΑΓ.
Ἀγαθὰ δόμοις τε καὶ πόσει τῷ σῷ, γύναι.
ΙΟ.
Τὰ ποῖα ταῦτα; παρὰ τίνος δ ΄ ἀφιγμένος; 935
ΑΓ.
Ἐκ τῆς Κορίνθου. Τὸ δ ΄ ἔπος οὑξερῶ τάχα,
ἥδοιο μέν - πῶς δ ΄ οὐκ ἄν; - ἀσχάλλοις δ ΄ ἴσως.
ΙΟ.
Τί δ ΄ ἔστιν; ποίαν δύναμιν ὧδ ΄ ἔχει διπλῆν;
ΑΓ.
Τύραννον αὐτὸν οὑπιχώριοι χθονὸς
τῆς Ἰσμίας στήσουσιν, ὡς ηὐδᾶτ ΄ ἐκεῖ. 940
ΙΟ.
Τί δ ΄; οὐχ ὁ πρέσβυς Πόλυβος ἐγκρατὴς ἔτι;
ΑΓ.
Οὐ δῆτ ΄ , ἐπεὶ νιν θάνατος ἐν τάφοις ἔχει.
ΙΟ.
Πῶς εἶπας ; ἦ τέθνηκε Πόλυβος;
ΑΓ.
Εἰ δὲ μὴ
λέγω γ ΄ ἐγὼ τἀληθές, ἀξιῶ θανεῖν.
ΙΟ.
Ὦ πρόσπολ ΄ , οὐχὶ δεσπότῃ τάδ ΄ ὡς τάχος 945
μολοῦσα λέξεις; Ὦ θεῶν μαντεύματα,
ἵν ΄ ἐστέ; Τοῦτον Οἰδίπους πάλαι τρέμων
τὸν ἄνδρ ΄ ἔφευγε μὴ κτάνοι, καὶ νῦν ὅδε
πρὸς τῆς τύχης ὄλωλεν οὐδὲ τοῦδ ΄ ὕπο. 949
Œdipe Roi v 911-949 : traduction au plus près du texte
Apollon se joue de Jocaste
JOCASTE :
Princes du pays, l’idée m’est venue 911
D’aller aux temples des divinités, moi qui ai pris dans mes mains
Ces bandelettes sacrées et ces parfums à brûler.
Car il met hors de lui, trop haut, son cœur,
Avec toutes sortes de chagrins, et ne cherche pas, comme un homme 915
Sensé, à conjecturer les choses nouvelles d’après les anciennes.,
Au contraire : il appartient à celui qui parle, s’il dit des <paroles d’> épouvante.
Puisque, en donnant des conseils, je ne fais rien de plus,
C’est vers toi, ô Apollon Lycien, car tu es le plus proche,
Que , suppliante, je viens avec ces vœux , 920
Pour que tu nous procures une délivrance sans souillure ;
Car, maintenant, nous avons tous peur, en le voyant
Tout bouleversé, comme un pilote de navire <bouleversé>.
MESSAGER
Est-ce que de vous, étrangers, je pourrais apprendre où 924
Est le palais du roi Œdipe ? 925
Mais avant tout dites-moi où il est lui-même, si vous le savez.
CORYPHEE
Voici sa demeure, et lui-même est à l’intérieur, étranger.
Et voici sa femme, mère de ses enfants.
MESSAGER
Eh bien, qu’elle soit heureuse, et vive toujours avec des heureux,
Elle qui est assurément son épouse accomplie. 930
JOCASTE
Que tu le sois toi aussi pareillement, étranger ; car tu en es digne
A cause de ta bonne parole. Mais explique
Ce que tu désires en venant, et ce que tu veux signifier (Désirant quoi tu es venu, et voulant signifier quoi.)
MESSAGER
De bonnes nouvelles pour ta maisonnée et pour ton époux, femme.
JOCASTE
Quelles sont-elles, ces nouvelles ? et de la part de qui es-tu venu ? 935
MESSAGER
De Corinthe. Quant à la nouvelle que je vais te dire aussitôt,
Tu devrais t’en réjouir, sans doute –comment ne le ferait-elle pas ? – mais peut-être t’en affliger.
JOCASTE
Qu’est-ce ? quelle puissance double a-t-elle ainsi ?
MESSAGER
Les habitants du pays de l’Isthme
Vont l’instituer roi, comme on le disait là-bas. 940
JOCASTE
Quoi ? Le vieux Polybe n’est plus en possession du pouvoir ?
MESSAGER
Non, assurément, puisque la mort le tient dans le tombeau.
JOCASTE
Comment as-tu dit ? est-ce qu’il est mort, Polybe ?
MESSAGER
Si je ne dis pas
Moi, la vérité, je mérite de mourir.
JOCASTE
Ô servante, ne vas-tu pas, au plus vite, à ton maître 945
Dire cela ? Ô oracles des Dieux,
Où êtes-vous ? Celui-ci, Œdipe depuis longtemps en tremblant
Le fuyait, cet homme, de peur qu’il ne le tuât, et maintenant, voici que lui,
Il a péri par le fait du sort, et pas de sa main. (d’Œdipe ) 949