50d : Prosopopée des Lois (2)
La Cité est ta mère
Criton 50 d-e
Prosopopée des Lois (2)
La Cité est ta mère
(50d) (...) « Φέρε γάρ, τί ἐγκαλῶν ἡμῖν καὶ τῇ πόλει ἐπιχειρεῖς ἡμᾶς ἀπολλύναι ; Οὐ πρῶτον μέν σε ἐγεννήσαμεν ἡμεῖς καὶ δι ΄ ἡμῶν ἐλάμβανεν τὴν μητέρα σου ὁ πατὴρ καὶ ἐφύτευσέν σε ; Φράσον οὖν , τούτοις ἡμῶν τοῖς νόμοις τοῖς περὶ τοὺς γάμους μέμφῃ τι ὡς οὐ καλῶς ἔχουσιν ; »
« Οὐ μέμφομαι », φαίην ἄν.
« Ἀλλὰ τοῖς περὶ τὴν τοῦ γενομένου τροφήν τε καὶ παιδείαν ἐν ᾗ καὶ σὺ ἐπαιδεύθης; ἢ οὐ καλῶς προσέταττον ἡμῶν οἱ ἐπὶ τούτῳ τεταγμένοι νόμοι παραγγέλλοντες τῷ πατρὶ τῷ σῷ σε ἐν μουσικῇ καὶ γυμναστικῇ παιδεύειν ;
- Καλῶς, φαίην ἄν.
Vocabulaire dans l'ordre du texte :
φέρε γάρ :eh bien, voyons! Allons!
ἐγ-καλέω,ῶ : reprocher, réclamer
πρῶτον μέν : d'abord
γεννάω,ῶ : engendrer, enfanter
λαμβάνω* : prendre, recevoir
φυτεύω : planter, engendrer
φράζω : expliquer, indiquer (Hom. méditer)
γάμος,ου (ὁ) : mariage
μέμφω +Δ : reprocher, blâmer
γενόμενος, ου (ὁ) : l'enfant
τροφή, ῆς (ἡ) : la nourriture
παιδεία, ας (ἡ) : éducation
προσ-τάττω : ordonner, assigner
*τάττω : ranger, établir, prescrire
παρ-αγγέλλω : annoncer, enjoindre, recommander
μουσική, ῆς (ἡ) : musique, arts libéraux, culture
γυμναστική, ῆς (ἡ) : gymnastique
Vocabulaire par ordre de fréquence :
Fréquence 1
γάμος,ου (ὁ) : mariage
λαμβάνω* : prendre, recevoir
πρῶτον μέν : d'abord
φέρε γάρ :eh bien, voyons! Allons!
Fréquence 2
ἐγ-καλέω,ῶ : reprocher, réclamer
προσ-τάττω : ordonner, assigner
*τάττω : ranger, établir, prescrire
φράζω : expliquer, indiquer (Hom. méditer)
Fréquence 3
μέμφω +Δ : reprocher, blâmer
παιδεία, ας (ἡ) : éducation
τροφή, ῆς (ἡ) : la nourriture
Ne pas apprendre
γεννάω,ῶ : engendrer, enfanter
γενόμενος, ου (ὁ) : l'enfant
γυμναστική, ῆς (ἡ) : gymnastique
μουσική, ῆς (ἡ) : musique, arts libéraux, culture
παρ-αγγέλλω : annoncer, enjoindre, recommander
φυτεύω : planter, engendrer
Grammaire :
φημί : l'optatif présent
l'impératif aoriste
Criton 50d: traduction au plus près du texte
Prosopopée des Lois (2)
Eh bien, voyons ! qu’est-ce que tu nous reproches, à nous et à la cité, pour entreprendre (littéralement : quoi nous reprochant… tu entreprends…) de nous anéantir ? D’abord, ne t’avons-nous pas engendré, nous, et, par notre intermédiaire, ton père n’a-t-il pas pris ta mère <comme épouse> et ne t’a-t-il pas conçu ? Explique donc : reproches-tu quelque chose à ces lois parmi nous qui concernent (au sujet du) le mariage, dans la pensée qu’elles ne sont pas bonnes ? »
« Je ne <le> reproche pas », dirais-je.
« Mais à celles qui concernent la nourriture (les soins) de l’enfant, et l’éducation dans laquelle tu as été, toi aussi, éduqué ? Celles d’entre nous qui sont établies sur cela ne prescrivent donc pas bien, en ordonnant à ton père de t’éduquer dans la musique et dans la gymnastique ? »
« Elles sont bonnes », dirais-je.
Criton 50d Traduction H Petitmangin, ed de Gigord, Paris 1936
(...) « Dis-nous : quel grief as-tu donc contre nous et contre la cité, pour que tu essaies de nous anéantir ? Ne t’avons-nous pas premièrement mis au monde ? N’est-ce pas par notre intermédiaire que ton père a épousé ta mère et t’a donné ainsi naissance ? Explique-toi : as-tu quelque reproche à adresser à celles d’entre nous qui concernent le mariage et les considères-tu comme défectueuses ? » - « Je n’ai rien à leur reprocher, dirais-je. » - « Mais alors, blâmes-tu celles qui règlent les soins à donner à l’enfance et l’éducation que toi-même tu as reçue ? étaient-elles mauvaises, les prescriptions des lois qui concernent cet ordre de choses, lorsqu’elles faisaient un devoir à ton père de t’instruire dans la musique et dans la gymnastique ? » - « Ces prescriptions étaient louables », répondrais-je.