05 06 Solon pris comme arbitre
Révolte du peuple, abolition des dettes
Les premières réformes de Solon (594 av J C);
Τοιαύτης δὲ τῆς τάξεως οὔσης ἐν τῇ πολιτείᾳ, καὶ τῶν πολλῶν δουλευόντων τοῖς ὀλίγοις, ἀντέστη τοῖς γνωρίμοις ὁ δῆμος. Ἰσχυρᾶς δὲ τῆς στάσεως οὔσης καὶ πολὺν χρόνον ἀντικαθημένων ἀλλήλοις, εἵλοντο κοινῇ διαλλακτὴν καὶ ἄρχοντα Σόλωνα καὶ τὴν πολιτείαν ἐπέτρεψαν αὐτῷ ποιήσαντι τὴν ἐλεγείαν ἧς ἐστιν ἀρχή ·
« Γιγνώσκω καί μοι φρενὸς ἔνδοθεν ἄλγεα κεῖται,
πρεσβυτάτην ἐσορῶν γαῖαν Ἰαονίας
καινομένην » ·
ἐν ᾗ πρὸς ἑκατέρους ὑπὲρ ἑκατέρων μάχεται καὶ διαμφισβητεῖ , καὶ μετὰ ταῦτα κοινῇ παραινεῖ καταπαύειν τὴν ἐνεστῶσαν φιλονεικίαν. Ἦν δ ΄ ὁ Σόλων τῇ μὲν φύσει καὶ τῇ δόξῃ τῶν πρώτων, τῇ δ ΄ οὐσίᾳ καὶ τοῖς πράγμασι τῶν μέσων, ὡς ἔκ τε τῶν ἄλλων ὁμολογεῖται καὶ αὐτὸς ἐν τοῖσδε τοῖς ποιήμασιν μαρτυρεῖ, παραινῶν τοῖς πλουσίοις μὴ πλεονεκτεῖν ·
« Ὑμεῖς δ ΄ ἡσυχάσαντες ἐνὶ φρεσὶ καρτερὸν ἦτορ,
οἳ πολλῶν ἀγαθῶν ἐς κόρον ἠλάσατε,
ἐν μετρίοισι τίθεσθε μέγαν νόον · οὔτε γὰρ ἡμεῖς
πεισόμεθ ΄ , οὔθ ΄ ὑμῖν ἄρτια πάντ ΄ ἔσεται. »
Καὶ ὅλως ἀεὶ τὴν αἰτίαν τῆς στάσεως ἀνάπτει τοῖς πλουσίοις ... Κύριος δὲ γενόμενος τῶν πραγμάτων Σόλων τόν τε δῆμον ἠλευθέρωσε καὶ ἐν τῷ παρόντι καὶ εἰς τὸ μέλλον, κωλύσας δανείζειν ἐπὶ τοῖς σώμασιν, καὶ νόμους ἔθηκε καὶ χρεῶν ἀποκοπὰς ἐποίησε καὶ τῶν ἰδίων καὶ τῶν δημοσίων, ἃς σεισάχθειαν καλοῦσιν, ὡς ἀποσεισάμενοι τὸ βάρος.
Vocabulaire par ordre de fréquence :
Fréquence 1 :
ἀγαθός,ή,όν : bon
αἱρέω (αἱρήσω, εἷλον, ᾕρηκα) : prendre
ἄλλος,η,ο : autre
αὐτός,ή,ὀ : le,lui,de lui (pronom personnel); moi, toi, lui-même;
γιγνώσκω (ἔγνων) : connaître, comprendre; juger, penser; décider
δῆμος,ου (ὁ) : le peuple
δουλεύω : être esclave
εἰς (Α) : dans, vers (mvt) (=ἐς)
ἐν (Δ) : dans , vers (sans mvt) (= ἐνί)
ἐπί + datif : pour, à condition de, sur
κεῖμαι : être étendu, situé,établi
μαρτυρέω,ῶ : témoigner, attester
μετά (Α) : après
ὅδε, ἥδε, τόδε : celui-ci,celle-ci,ceci
ὀλίγος,η,ον : peu nombreux
ὁμο-λογέω,ῶ : reconnaître, être d'accord
ὅς,ἥ, ὅ : qui (pronom relatif)
οὔτε ... οὔτε : ni … ni
ποιέω,ῶ : faire, fabriquer, composer; (+ 2 acc : rendre)
πολιτεία, ας (ἡ) : constitution, gouvernement
πολλοί (οἱ) : la plupart, la foule, le peuple
πολύς,πολλή, πολύ : nombreux
πρᾶγμα,ατος (τό) : affaire, ennui; pluriel : affaires, situation
πρός (Α) : vers, envers, contre, en vue de
πρῶτος,η,ον : premier, première
τοιοῦτος, τοιαύτη, τοιοῦτο(ν) : tel
ὑμεῖς, ὑμᾶς, ὑμῶν, ὑμῖν : vous
ὑπέρ (Γ) : au dessus de, dans l'intérêt de, à la place de, pour
χρόνος,ου (ὁ) : le temps, l'époque
ὡς : pour que, que, dans l'idée que (part) dans l'intention de
fréquence 2 :
ἀλλήλους,ας,α : les uns les autres (pronom réciproque)
ἀρχή,ῆς (ἡ) : commencement, principe; commandement, pouvoir, magistrature
ἄρχων,οντος (ὁ) : l'archonte, le chef
γαῖα,ας (ἡ) : la terre
δόξα,ης (ἡ) : opinion, réputation, gloire
εἰσ-οράω,ῶ : regarder, contempler; veiller sur, veiller à
ἑκάτερος,α,ον : chacun des deux
ἐπιτρέπω : transmettre, confier; ordonner
ἰσχυρός,ά,όν : fort
κοινῇ : adv . en commun
μάχομαι : combattre, lutter
μέσος,η,ον : qui est au milieu, moyen
οὐσία,ας (ἡ) : substance; fortune
παραινέω,ῶ : exhorter
παύω : cesser
πλούσιος,α,ον : riche
πρέσβυς,εια,υ : vieux, vieille
στάσις,εως (ή) : place, situation; dissension, soulèvement, sédition
τάξις,εως (ή) : disposition, rang
φρήν, φρενός (ὁ) : esprit, cœur, sentiment
φύσις,εως (ἡ) : la nature
fréquence 4 :
ἄλγος,ους (τό) : la douleur, la souffrance
γνώριμος,η,ον : notable, remarquable
πλεονεκτέω,ῶ : avoir plus, être supérieur, être suffisant
Ne pas apprendre :
ἀνθ-ίστημι : se dresser contre
ἀντι-κάθημαι : être campé en face, être installé en face
διαλλακτής,οῦ (ὁ) : l'arbitre
δι-αμφισβητέω,ῶ : être en désaccord avec, discuter; P : être l'objet d'un désaccord, être sujet à controverse
ἔνδοθεν : à l'intérieur
ἐλεγεία,ας (ἡ) : l'élégie
ἐν-ίστημι (ἐνεστῶσα,ης) : placer; arriver (survenue)
ἡσυχάζω : être tranquille
Ἰαονία,ας (ἡ) : l'Ionie
καίνω : tuer
καρτερός,ά,όν : fort, puissant
κατα-παύω : faire cesser; M cesser
ποιήμα,ατος (τό) : le poème, l'œuvre
φιλονεικία,ας (ἡ) : le goût des querelles, la rivalité
Traduction au plus près du texte
Les premières réformes de Solon (594 av J C)
Or, telle étant l’organisation dans la constitution, et la foule étant asservie à quelques-uns, il se souleva contre les aristocrates, le peuple. Et, le conflit étant violent , et pendant longtemps, les uns étant restés face aux autres, on choisit dans l’intérêt public <comme> arbitre et <comme> archonte Solon, et on lui confia la constitution, à lui ayant composé l’élégie, dont le commencement est :
« je me rends compte, et pour moi, à l’intérieur de ma poitrine, les douleurs sont établies,
en voyant ma très ancienne terre d’Ionie
assassinée »,
<et> dans laquelle, contre chacun des deux <partis> dans l’intérêt de chacun des deux <partis> il combat et discute, et, après cela, dans l’intérêt public, <les> exhorte à faire cesser la querelle installée. Et il faisait partie, Solon, d’une part par sa naissance et par sa réputation, des gens de premier plan, d’autre part par sa fortune et ses actions, des gens du milieu, comme, de l’aveu de tous, on en convient, et <comme> lui-même en témoigne dans ces poèmes-ci, en exhortant les riches à ne pas être cupides :
« quant à vous, ayant apaisé dans votre poitrine un cœur violent,
<vous> qui en êtes venus jusqu’au dégoût de nombreux biens,
dans la modération placez <votre> esprit hautain : car ni nous,
nous n’obéirons, ni pour vous, tout ne sera conforme à tous vos vœux. »
Et <c’est> totalement, toujours, <que>, la responsabilité du conflit, il l’attribue aux riches...
Et, étant devenu puissant sur les affaires, Solon libéra le peuple et dans le présent et pour le futur, en interdisant de prêter sur les corps, <et> il établit des lois et il réalisa la suppression des dettes à la fois privées et publiques, <suppression> qu’on appelle « seisachthie », dans l’idée qu’on avait déchargé le fardeau.
Aristote, Constitution d’Athènes V-VI,1