40 (?) Amour piqué par une abeille
odes
"Odes d’Anacréon, XL" : Amour piqué par une abeille (en fait , poème anacréontique…)
Ed BrunckII 1786
Ἔρως ποτ ΄ ἐν ῥόδοισι 1
κοιμωμένην μέλισσαν
οὐκ εἶδεν, ἀλλ ΄ ἐτρώθη
τὸν δάκτυλον. Πατάξας
τὰς χεῖρας, ὠλόλυξε· 5
δραμὼν δὲ καὶ πετασθεὶς
πρὸς τὴν καλὴν Κυθήρην,
ὄλωλα, μῆτερ, εἶπεν,
ὄλωλα, κᾀποθνήσκω.
Ὄφις μ ΄ ἔτυψε μικρὸς, 10
πτερωτὸς, ὃν καλοῦσι
μέλισσαν οἱ γεωργοί.
Ἡ δ ΄ εἶπεν · εἰ τὸ κέντρον
πονεῖ τὸ τῆς μελίσσης,
πόσον, δοκεῖς, πονοῦσιν, 15
Ἔρως, ὅσους σὺ βάλλεις;
Tout le vocabulaire dans l'ordre du texte :
ἔρως , ἔρωτος (ὁ) 2: l'amour, Amour
ποτέ (encl) 1: un jour
ἐν + D 1: dans, sur (sans mvt)
ῥόδον ,ου (τό) : la rose
κοιμάομαι ,ῶμαι : se reposer, dormir
μέλισσα ,ης (ἡ) : l'abeille
οὐκ 1: ne ... pas
ὁράω ,ῶ (aor 2 εἶδον ) 1: voir
ἀλλά 1: mais
τιτρώσκω (aor 2 passif ἐτρώθην ) : blesser
δάκτυλος ,ου (ὁ) : le doigt ( acc. de relation)
πατάσσω (aor 2 ἐπάταξα ) : frapper
5
χεῖρ , χειρός (ἡ) 1: la main, le bras
ὀλολύζω (aor 2 ὠλόλυξα ) : pousser des cris aigus
δέ 1: alors, et
τρέχω (aor 2 ἔδραμον ) : courir
πέτομαι (part aor 2 πταμένος , part aor de forme P πετασθείς ) : voler, s’envoler , voltiger
πρός + Α 1: vers
καλός , ή, όν 1: beau, belle
Κυθήρη , ης (ἡ) : Cythérée (autre nom d’Aphrodite, vénérée à Cythère)
ὄλλυμαι (pft ὄλωλα ) : je suis perdu, je meurs
μήτηρ , μητρός (ἡ) 1: ( V μῆτερ A μητέρα ) : la mère
λέγω (aor 2 εἶπον ) 1: dire
κᾀποθνήσκω : καί + ἀποθνήσκω (crase)
ἀποθνῄσκω 1: mourir
10
ὄφις ,εως (ὁ) : le serpent
ἐγώ , μέ , μοῦ , μοί ( με , μου , μοι ; ἐμέ , ἐμοῦ , ἐμοί ) 1: moi, je
τύπτω 3: (aor ἔτυψα ) : 1 frapper; 2 piquer (insecte)
μικρός ,ά,όν 1: petit
πτερωτός ,ή,όν : ailé
ὅς , ἥ , ὅ ( G οὗ , ἧς, οὗ ; G pl ὧν ) 1: pr relatif : qui, que, quoi, dont etc.; lequel ;
καλέω ,ῶ 1: appeler
γεωργός ,οῦ (ὁ) : le paysan
ὁ , ἡ , τό 1: 1 le, la (article) ; 2 ὁ δέ ( ὁ δ΄ ) : lui, il (mise en relief) , mais lui;
εἰ 1: si
κέντρον ,ου (τό) : l'aiguillon, le dard
πονέω ,ῶ 3: avoir mal, souffrir
πονεῖ : M 2ème p sg ; τὸ κέντρον τὸ τῆς μελίσσης : acc. de relation
15
πόσον 3: combien?
δοκέω , ῶ 1: 1 sembler, paraître, passer pour, avoir la réputation de ; 2 penser, croire, se figurer , juger, estimer ;
ὅσοι ,αι,α 1: tous ceux qui
σύ , σέ , σοῦ , σοί ( σε , σου , σοι ) 1: tu, te, toi
βάλλω 2: frapper, jeter, lancer
Vocabulaire alphabétique :
ἀλλά 1: mais
ἀποθνῄσκω 1: mourir
βάλλω 2: frapper, jeter, lancer
γεωργός ,οῦ (ὁ) : le paysan
δάκτυλος ,ου (ὁ) : le doigt
δέ 1: alors, et
δοκέω , ῶ 1: 1 sembler, paraître, passer pour, avoir la réputation de ; 2 penser, croire, se figurer , juger, estimer ;
ἐγώ , μέ , μοῦ , μοί ( με , μου , μοι ; ἐμέ , ἐμοῦ , ἐμοί ) 1: moi, je
εἰ 1: si
ἐν + D 1: dans, sur (sans mvt)
ἔρως , ἔρωτος (ὁ) 2: l'amour, Amour
καλέω ,ῶ 1: appeler
καλός , ή, όν 1: beau, belle
κέντρον ,ου (τό) : l'aiguillon, le dard
κοιμάομαι ,ῶμαι : se reposer, dormir
Κυθήρη , ης (ἡ) : Cythérée (autre nom d’Aphrodite, vénérée à Cythère)
λέγω (aor 2 εἶπον ) 1: dire
μέλισσα ,ης (ἡ) : l'abeille
μήτηρ , μητρός (ἡ) 1: ( V μῆτερ A μητέρα ) : la mère
μικρός ,ά,όν 1: petit
ὁ , ἡ , τό 1: 1 le, la (article) ; 2 ὁ δέ ( ὁ δ΄ ) : lui, il (mise en relief) , mais lui;
ὄλλυμαι (pft ὄλωλα ) : je suis perdu, je meurs
ὀλολύζω (aor 2 ὠλόλυξα ) : pousser des cris aigus
ὁράω ,ῶ (aor 2 εἶδον ) 1: voir
ὅς , ἥ , ὅ ( G οὗ , ἧς, οὗ ; G pl ὧν ) 1: pr relatif : qui, que, quoi, dont etc.; lequel ;
ὅσοι ,αι,α 1: tous ceux qui
οὐκ 1: ne ... pas
ὄφις ,εως (ὁ) : le serpent
πατάσσω (aor 2 ἐπάταξα ) : frapper
πέτομαι (part aor 2 πταμένος , part aor de forme P πετασθείς ) : voler, s’envoler , voltiger
πονέω ,ῶ 3: avoir mal, souffrir
πόσον 3: combien?
ποτέ (encl) 1: un jour
πρός + Α 1: vers
πτερωτός ,ή,όν : ailé
ῥόδον ,ου (τό) : la rose
σύ , σέ , σοῦ , σοί ( σε , σου , σοι ) 1: tu, te, toi
τιτρώσκω (aor 2 passif ἐτρώθην ) : blesser
τρέχω (aor 2 ἔδραμον ) : courir
τύπτω 3: (aor ἔτυψα ) : 1 frapper; 2 piquer (insecte)
χεῖρ , χειρός (ἡ) 1: la main, le bras
Vocabulaire par ordre de fréquence :
Fréquence 1 :
ἀλλά 1: mais
ἀποθνῄσκω 1: mourir
δέ 1: alors, et
δοκέω , ῶ 1: 1 sembler, paraître, passer pour, avoir la réputation de ; 2 penser, croire, se figurer , juger, estimer ;
ἐγώ , μέ , μοῦ , μοί ( με , μου , μοι ; ἐμέ , ἐμοῦ , ἐμοί ) 1: moi, je
εἰ 1: si
ἐν + D 1: dans, sur (sans mvt)
καλέω ,ῶ 1: appeler
καλός , ή, όν 1: beau, belle
λέγω (aor 2 εἶπον ) 1: dire
μήτηρ , μητρός (ἡ) 1: ( V μῆτερ A μητέρα ) : la mère
μικρός ,ά,όν 1: petit
ὁ , ἡ , τό 1: 1 le, la (article) ; 2 ὁ δέ ( ὁ δ΄ ) : lui, il (mise en relief) , mais lui;
ὁράω ,ῶ (aor 2 εἶδον ) 1: voir
ὅς , ἥ , ὅ ( G οὗ , ἧς, οὗ ; G pl ὧν ) 1: pr relatif : qui, que, quoi, dont etc.; lequel ;
ὅσοι ,αι,α 1: tous ceux qui
οὐκ 1: ne ... pas
ποτέ (encl) 1: un jour
πρός + Α 1: vers
σύ , σέ , σοῦ , σοί ( σε , σου , σοι ) 1: tu, te, toi
χεῖρ , χειρός (ἡ) 1: la main, le bras
Fréquence 2 :
βάλλω 2: frapper, jeter, lancer
ἔρως , ἔρωτος (ὁ) 2: l'amour, Amour
Fréquence 3 :
πονέω ,ῶ 3: avoir mal, souffrir
πόσον 3: combien?
τύπτω 3: (aor ἔτυψα ) : 1 frapper; 2 piquer (insecte)
Ne pas apprendre :
γεωργός ,οῦ (ὁ) : le paysan
δάκτυλος ,ου (ὁ) : le doigt ( acc. de relation)
κέντρον ,ου (τό) : l'aiguillon, le dard
κοιμάομαι ,ῶμαι : se reposer, dormir
Κυθήρη , ης (ἡ) : Cythérée (autre nom d’Aphrodite, vénérée à Cythère)
μέλισσα ,ης (ἡ) : l'abeille
ὄλλυμαι (pft ὄλωλα ) : je suis perdu, je meurs
ὀλολύζω (aor 2 ὠλόλυξα ) : pousser des cris aigus
ὄφις ,εως (ὁ) : le serpent
πατάσσω (aor 2 ἐπάταξα ) : frapper
πέτομαι (part aor 2 πταμένος , part aor de forme P πετασθείς ) : voler, s’envoler , voltiger
πτερωτός ,ή,όν : ailé
ῥόδον ,ου (τό) : la rose
τιτρώσκω (aor 2 passif ἐτρώθην ) : blesser
τρέχω (aor 2 ἔδραμον ) : courir
Comparaison de « traductions » :
Rémi Belleau
D’AMOUR PIQUE D’UNE MOUCHE A MIEL
Amour ne voioit pas enclose
Entre les replis de la rose
Une mouche à miel, qui soudain,
En l’un de ses dois, le vint poindre,
Le mignon commence à se plaindre,
Voiant enfler sa blanche main.
Aussi tost à Vénus la belle,
En fuiant, vole à tire d’oelle,
Mere, dit-il, c’est fait de moi,
C’en est fait, et faut qu’à ceste heure
Navré jusques au coeur je meure,
Si secouru ne suis de toi.
Navré je suis en cette sorte
D’un petit serpenteau, qui porte
Deux allerons dessus le dos,
Aux champs une abeille on l’appelle,
Voiés donc ma plaie cruelle,
Las ! il m’a picqué jusqu’à l’os.
Mignon, dist Venus, si la pointe
D’une mouche à miel, telle atteinte
Droit au coeur (comme tu dis) fait,
Combien sont navrés davantage
Ceux qui sont espoints de ta rage,
Et qui sont blessés de ton trait ?
Poème de Ronsard : L’amour piqué par une abeille3ème édition des Odes, 1555
Le petit enfant Amour
Ceuilloit des fleurs à l’entour
D’une ruche où les avettes
Font leurs petites logettes.
Comme il les alloit cueillant,
Une avette sommeillant
Dans le fond d’une fleurette,
Luy piqua la main tendrette.
Si tost que piqué se vit,
Ah ! je suis perdu, ce dit ;
Et s’en courant vers sa mere,
Luy monstra sa playe amere :
Ma mere, voyez ma main,
Ce disoit Amour tout plein
De pleurs, voyez quelle enflure
M’a fait une egratignure !
Alors Venus se sourit,
Et en le baisant le prit,
Puis sa main luy a souflée,
Pour guarir sa plaie enflée.
Qui t’a, dy-moy, faux garçon,
Blessé de cette façon ?
Sont-ce mes graces riantes
De leurs aiguilles poignantes ?
Nenny, c’est un serpenteau,
Qui vole au printemps nouveau
Avecques deux ailerettes
Ça et là sur les fleurettes.
Ah ! vrayment je le cognois,
Dit Venus ; les villageois
De la montagne d’Hymette
Le surnomment Mélissette.
Si doncques un animal
Si petit fait tant de mal,
Quand son halesne espoinçonne
La main de quelque personne,
Combien fais-tu de douleurs
Au prix de luy, dans les coeurs
De ceux contre qui tu jettes
Tes homicides sagettes ?
"Traduction" de Jean Baptiste de Saint-Victor (texte de Brunck), Paris, H.Nicolle éditeur, 1813 :
Dans une rose une abeille dormait;
Dans le rosier, l'Amour qui butinoit
Ne la voit point, par malheur la réveille,
Et tout-à-coup est piqué par l'abeille.
Il fait un cri, tord sa petite main,
Frappe du pied; puis d'une aile légere
Vers Cythérée il s'envole soudain:
Je suis perdu, s'écrioit-il , ma mere!
Je suis perdu, c'est fait de moi, je meurs!…
Vois d'un serpent les atteintes mortelles:
Il est petit, au dos il a des ailes;
C'est une abeille, au dire des pasteurs.
Vénus répond : Si la foible piqûre
Que fait l'abeille est un si grand malheur,
Juge, mon fils, des supplices qu'endure
L'infortuné que ton trait frappe au cœur.
Robert Brasillach Stock 1950 (Livre de Poche 1968) :
Dans les roses, un jour,
Une abeille dormait.
Ne la vit point l’Amour,
Elle le pique au doigt.
Avec sa main blessée,
Il se prend à crier.
Il s’envole et il court
Vers Cythérée la belle.
« Ma mère, crie l’Amour,
Je suis perdu, je meurs !
Un serpent m’a piqué,
Petit, avec des ailes.
Les paysans appellent
Cette bête une abeille. »
Et sa mère, alors, lui répond :
« Si tu souffres de l’aiguillon
Dont une abeille t’a blessé,
O mon Amour, que te diront
Ceux que tes flèches ont touchés ?